Du simple graffiti aux installations artistiques, le street art à Montpellier a connu de remarquables évolutions au cours des années. Ces transformations ont permis à cette forme d’art urbain de se démocratiser et de gagner en légitimité auprès des collectivités locales et de la population.
Des origines contestataires aux premières reconnaissances
Aux débuts du street art montpelliérain, dans les années 1990, les œuvres étaient avant tout le moyen pour les artistes de s’exprimer sur les murs, souvent revendicatrices ou ayant une dimension politique.
En raison notamment de la persistance des tags destructeurs, les autorités municipales mettaient en place des opérations de nettoyage systématique, peu propices à la pérennité des œuvres. Les artistes intervenaient alors essentiellement dans les lieux abandonnés et les friches industrielles, qui offraient un espace d’expression plus sûr.
L’émergence d’une scène locale et la naissance d’événements culturels
Cependant, au fil des années, certains acteurs impliqués dans la promotion du street art ont contribué à favoriser l’essor d’une véritable communauté locale. Leurs actions ont participé à l’organisation d’événements dédiés à cet art, comme le festival « K-live » par exemple.
Les autorités, prenant conscience du potentiel touristique et culturel du street art, ont progressivement adopté une attitude plus favorable à son égard. Ce changement de mentalité a permis l’attribution d’espaces dédiés aux artistes, comme le Stade Vega ou des murs au sein du quartier des Beaux-Arts.
Les galeries et institutions culturelles s’ouvrent au street art
Un autre élément important dans la reconnaissance du street art à Montpellier est sans conteste l’intérêt croissant des galeries d’art et des structures culturelles pour cet art urbain. Ainsi, on observe depuis quelques années un véritable rapprochement entre ces acteurs traditionnels de l’art et les artistes du street art montpelliérain.
Le street art en galerie : la reconnaissance ?
Aujourd’hui, il n’est plus rare de voir des œuvres réalisées par des artistes locaux exposées dans les galeries d’art contemporain de Montpellier. En outre, plusieurs lieux culturels tels que le musée Fabre et le Pavillon Populaire organisent régulièrement des expositions temporaires sur ce thème.
Ces événements contribuent à donner une certaine visibilité aux artistes, dont le travail s’affranchit peu à peu des contraintes liées à l’espace public et se voit dorénavant considéré comme une forme à part entière de l’expression artistique.
Une pratique régie par des règles
Même si l’espace urbain reste leur terrain d’action favori, les artistes qui souhaitent intervenir légalement sont désormais soumis à certaines règles. En effet, plusieurs dispositifs et initiatives ont été mis en place afin d’encadrer la pratique du street art dans la ville.
Le droit de peindre : une autorisation nécessaire
Depuis quelques années, les artistes souhaitant intervenir sur un mur ou un bâtiment public doivent se plier à une procédure spécifique. Cette démarche vise à légaliser leurs interventions tout en facilitant leur mise en relation avec les propriétaires des murs concernés. Pour obtenir l’autorisation de peindre, ils devront ainsi présenter un dossier comprenant notamment une esquisse de leur futur projet.
Vers la pérennisation des œuvres ?
Malgré cette reconnaissance grandissante, la question de la pérennité des œuvres urbaines reste complexe. De fait, le contexte particulier de l’espace public implique que les créations soient exposées aux intempéries ainsi qu’à la dégradation, volontaire ou non. Aujourd’hui encore, plusieurs œuvres sont régulièrement effacées au nom de la propreté urbaine.
Des dispositifs de protection
Afin d’assurer une plus grande longévité aux réalisations artistiques, certains projets voient le jour pour les protéger. On peut par exemple citer :
– L’utilisation de vernis protecteurs pour résister aux dégradations dues aux aléas climatiques.
– La pose de plaques de plexiglas sur certaines fresques emblématiques pour éviter leur détérioration.